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Acte I, Scène III
Iago seul.
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IAGO: — Voilà comment je fais toujours ma bourse de ma dupe. — Car ce serait profaner le trésor de mon expérience — que de dépenser mon temps avec une pareille bécasse — sans en retirer plaisir et profit. Je hais le More. — On croit de par le monde qu’il a, entre mes draps, — rempli mon office d’époux. J’ignore si c’est vrai ; — mais, moi, sur un simple soupçon de ce genre, — j’agirai comme sur la certitude. Il fait cas de moi. — Je n’en agirai que mieux sur lui pour ce que je veux… — Cassio est un homme convenable… Voyons maintenant… — Obtenir sa place et donner pleine envergure à ma vengeance : — coup double ! Comment ? comment ? Voyons… Au bout de quelque temps, faire croire à Othello — que Cassio est trop familier avec sa femme. — Cassio a une personne, des manières caressantes, qui — prêtent au soupçon ; il est bâti pour rendre les femmes infidèles. — Le More est une nature franche et ouverte — qui croit honnêtes les gens, pour peu qu’ils le paraissent ; — il se laissera mener par le nez aussi docilement — qu’un âne.— Je tiens le plan : il est conçu. Il faut que l’enfer et la nuit — produisent à la lumière du monde ce monstrueux embryon ! (Il sort.)